Anticorrida : pour quoi faire ?

 

Objectivement, le mouvement anticorrida sert à masquer la maltraitance des animaux. Les militants anticorrida sont les derniers à pouvoir le comprendre, mais c’est comme ça.

 

Il est indéniable que la corrida inflige des souffrances au taureau, même s’il est faux que les « aficionados » soient des sadiques. (Les souffrances du taureau n’ont aucune part dans la passion pour la corrida, qui tient à la vaillance dont font preuve le matador et le taureau dans l’affrontement prodigieux d’un homme à une force de la nature.)

 

Les races de taureaux de combat sont le contraire de nos bovins symboles de paix rurale et de nature domestiquée. Nous ne pouvons pas y voir des fauves, ce serait hérétique dans notre vision rousseauiste de la nature, dont l’écrasante domination humaine a fait une évidence depuis la civilisation industrielle, au moins dans les pays riches. Andalousie ou Normandie, nous ne choisissons pas, notre choix est déjà fait. Camembert et Vache qui rit font notre vérité, soigneusement orthodoxe.

 

Les taureaux sauvages sont laissés en permanence aussi libres que possible dans une nature également sauvage. Pour ce genre d’animaux, une vie de paradis sur terre. La plus heureuse de tous les animaux qui dépendent directement de l’homme. Puis, un tout petit nombre de taureaux est envoyé aux corridas pour un moment d’enfer où le taureau est tué après un combat de moins d’une heure.

 

La corrida est un symbole facile de maltraitance des animaux, puisqu’on ne voit que ce moment d’affrontement, sanglant et terminé par la mort. Mais est elle représentative ? Est-ce la maltraitance des animaux la plus grave ? La plus courante ? Celle qui nous concerne le plus directement ? Celle qu’il nous appartient le plus de supprimer ? Poser la question est y répondre.